Page 105 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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apporté à chacun, pour que la cohabitation soit pacifique. Une
fois les programmes commercialisés, le promoteur pourrait se
désintéresser de leur avenir. Mais je considère, au contraire,
qu’il est de notre responsabilité de créer les conditions pour que
l’achat d’un bien soit une chance durable pour nos clients, et
pour que les copropriétés que nous créons soient durablement
harmonieuses.
Il faut financer correctement le logement social : parce qu’il
est mal financé, les organismes HLM, pour dégager de la ren-
tabilité, investissent des marchés qui relèvent d’abord du privé.
Des avantages leur sont accordés dans le désordre et sans une
réflexion d’ensemble sur les dispositifs réglementaires et fis-
caux d’exception. Voilà pourquoi les promoteurs doivent faire
de la péréquation, facteur d’inéquité à rebours. La puissance
publique entendue au sens large doit subventionner la produc-
tion de logements sociaux à hauteur des besoins, et lui apporter
le foncier nécessaire, sans que les HLM viennent reporter sur
d’autres une partie de la charge, ni recourir aux artifices qu’on
observe aujourd’hui.
Parallèlement, il faut recentrer les organismes HLM sur leur
cœur de mission, comme la Cour des comptes l’a récemment
rappelé : la gestion locative pour des ménages modestes et
très modestes, y compris des actifs à bas salaire naturellement.
Cette mission fait appel à un savoir-faire qu’eux seuls ont su bâtir
avec le temps. il faut reconnaître aux organismes HLM que ce
recentrage est déjà, pour partie, effectif dans les flux de nou-
veaux locataires . il faudrait aussi que cet objectif de recen-
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trage se traduise davantage dans l’évolution de leur offre nou-
velle. Je rejoins ainsi la Fondation Abbé Pierre dans sa volonté
d’augmenter la part des logements très sociaux (PLAi) dans les
financements de logements sociaux, et je considère que le PLS
devrait pouvoir être plus mobilisé par les opérateurs privés. Je
pense que les organismes HLM ne doivent pas viser la mixité
2. Selon l’USH, un tiers des locataires HLM ont des ressources inférieures au seuil de pau-
vreté (14 % dans la population), un logement sur quatre mis en location et attribué à un
ménage dont le revenu est inférieur à 20 % des plafonds de ressources.
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