Page 101 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               La possibilité pour les organismes HLM de vendre des loge-
               ments neufs à des ménages qui dépassent les plafonds de
               ressources : la loi autorise désormais les organismes HLM à réa-
               liser (en exonération d’iS) des opérations d’accession à la pro-
               priété dans lesquelles jusqu’à 25 % des logements peuvent être
               cédés à des ménages dont les ressources dépassent le plafond
               de ressources HLM – qui peuvent trouver à se loger sur le mar-
               ché privé. il s’agit là clairement d’une forme de concurrence du
               secteur privé, soutenue de facto par le contribuable sans qu’il
               le sache.

               La possibilité pour les organismes HLM de faire de l’investis-
               sement locatif : ils sont autorisés à céder des logements qu’ils
               produisent à des investisseurs privés, dans le cadre des méca-
               nismes  de  soutien  à  l’investissement  locatif.  Là  encore,  cette
               extension du domaine d’intervention des HLM participe d’une
               forme de banalisation des HLM, sous l’effet d’une vision exten-
               sive de la mixité sociale, qui pousse tous les acteurs – publics
               comme privés – à faire des programmes mixtes HLM et privés.
               Les ventes à ce titre sont encore numériquement faibles mais
               pour les organismes HLM qui en font, le dispositif Pinel peut
               être un débouché important, représentant jusqu’à 30 % de leurs
               ventes. En outre, ces ventes sont appelées à croître, à loi SrU
               constante  et  si  le  sous-financement  du  logement  très  social
               se  poursuit.  Elles  sont  contestables  dans  leur  principe,  parce
               qu’elles  poussent  les  organismes  HLM  à  investir  des  marchés
               qui ne sont pas les leurs, pour lesquels ils sont mal outillés en
               termes  de  marketing,  d’expérience  de  la  relation  client  etc. :
               gérer des files d’attente de demandeurs de logements sociaux
               prépare mal à la séduction d’investisseurs privés particuliers.

               La fermeture de facto aux promoteurs du marché de l’acces-
               sion sociale : le cas du PSLA. Le titulaire d’un PSLA bénéficie
               de  garanties  constitutives  d’une  accession  dite  « sécurisée » :
               garantie de relogement par le vendeur tant en phase locative
               qu’en phase d’accession, et garantie de rachat du logement par
               le vendeur en phase d’acquisition en cas d’accident de la vie.
               Ces garanties, qui ne sont pourtant que très rarement mobili-

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