Page 102 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               sées dans les faits, font assez largement obstacle à ce que les
               promoteurs puissent distribuer le PSLA, faute de pouvoir les pro-
               poser eux-mêmes, et faute pour beaucoup d’organismes HLM
               d’accepter de les proposer en partenariat avec les promoteurs.
               Dans les faits, les 8 000 PSLA distribués chaque année le sont
               donc principalement par des organismes HLM, ce qui empêche
               la montée en puissance de ce produit d’accession pourtant très
               attractif.
               La  VEFA  inversée,  ou  la  vente  de  logements  neufs  à  des
               acteurs privés par des organismes HLM, est en quelque sorte
               l’aboutissement  ultime  de  cette  logique  de  diversification,
               et l’illustration de ce qu’à vouloir trop bien faire, on risque
               de produire des aberrations en termes d’emploi des fonds
               publics. Car si les opérations de VEFA inversée sont fiscalement
               considérées  comme  marchandes  et  soumises  à  l’iS,  elles  ont
               quand même bénéficié de financements publics indirects : les
               fonds propres engagés par les organismes HLM dans ces opé-
               rations trouvent leurs sources dans les loyers des locataires mas-
               sivement aidés par les APL, dans les subventions de l’Etat, des
               collectivités  locales  etc.  Et  les  promoteurs  acquéreurs  de  ces
               biens les revendront probablement à des primo-accédants ou
               des investisseurs, eux-mêmes aidés par l’Etat. Où est la logique
               de tout cela ? Ne serait-il pas plus simple de laisser chacun faire
               son métier de base : aux organismes HLM la gestion locative
               pour les ménages modestes, aux promoteurs la construction
               des logements qui les accueillent ?

               Confronté à l’absence de grandes foncières privées intervenant
               dans le logement et à la carence de l’offre locative abordable
               (ce « chaînon manquant » du résidentiel en zone tendue), l’État
               a créé en 2014 un dispositif d’encouragement aux investisseurs
               institutionnels sur le marché du logement locatif intermédiaire.
               il leur accorde des avantages importants, fiscaux (TVA à 10 %
               et exonération de TFPb pendant quinze ans) et réglementaires
               (bénéfice  de  constructibilité),  à  condition  que  ces  logements
               intermédiaires soient intégrés dans des programmes incluant au
               moins 25 % de logements sociaux. D’abord ouvert aux seules

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