Page 73 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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                 réduction effective du poids des réglementations ; sur le
                 flux de normes nouvelles, systématiser l’évaluation du
                 coût de mise en œuvre et ne les valider que si ce coût
                 est modique ou compensé.

               Pour réduire l’impact des recours, il faut réduire les délais de
               procédure qui conduisent les promoteurs à devoir « acheter du
               temps ». Les requérants qui introduisent des recours abusifs fini-
               ront généralement par être déboutés, mais au terme de deux
               ou  trois  ans  de  procédure.  Les  promoteurs,  qui,  comme  tous
               les acteurs économiques, ne peuvent pas stériliser durablement
               une part importante de leurs fonds propres sans se mettre en
               péril, ont alors la tentation d’accélérer le processus en satisfai-
               sant la demande pécuniaire qui leur est faite, quand bien même
               ils se savent dans leur droit. il faut revenir dans un système où
               celui qui dit le droit est le juge, et non le temps (cf. supra ma
               proposition de « fast track »).

               Mais je crois qu’il faut aussi avoir une approche préventive en
               matière de recours. J’observe que les programmes sur lesquels
               le taux de recours est le plus faible sont ceux situés dans les
               ZAC, parce que la puissance publique s’est largement concertée
               avec la population, avant de lancer l’opération d’aménagement.
               J’en conclus que nous devons avoir le courage de revoir la
               concertation  dite  « citoyenne » : les  élus doivent  davantage
               débattre publiquement des PLU et les maîtres d’ouvrage davan-
               tage échanger sur les projets qui présentent une sensibilité par-
               ticulière. Je plaide pour un renforcement en amont de la concer-
               tation  sur  les  PLU,  incluant  les  habitants  dans  une  démarche
               pédagogique, pour une « professionnalisation » de leur regard
               et de leur appréciation, pour une acculturation aux sujets de
               la Ville, de la mixité sociale et du cadre de vie (qu’on devrait
               d’ailleurs enseigner très tôt à l’école !). La collectivité en sorti-
               rait également grandie, car éclairée par les usagers eux-mêmes.
               Je citerai ici un échange récent avec le Directeur Général d’un
               Établissement Public d’Aménagement qui a conçu et managé,
               une patiente démarche collective de cet ordre, parvenant à une
               forme de paix et d’implication de tous les citoyens, d’améliora-

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