Page 52 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               L’équilibre de peuplement des HLM est une question plus com-
               plexe,  qui  se  pose  différemment  pour  le  stock  de  logements
               existants et pour le flux de logements neufs : pour casser les
               « ghettos de fait » hérités du passé (qui constituent une part
               importante du stock), il est important d’y ramener des classes
               moyennes. De ce point de vue, la mixité des locataires HLM est
               certainement bienvenue, mais le secteur privé peut aussi appor-
               ter des réponses, à l’image du locatif libre que l’Association Fon-
               cière Logement (AFL) tente de reconstituer dans les quartiers
               en renouvellement urbain, ou des ventes en accession que les
               promoteurs y réalisent en TVA à taux réduit. inversement, dans
               les communes dites « SrU » (où se concentrent l’essentiel des
               flux de nouveaux logements sociaux et qui ne soulèvent pas de
               question de ghetto), il n’y a pas de raison objective pour que
               des organismes  HLM produisent  pour la clientèle  des classes
               moyennes – en tout cas, pas avec des avantages réglementaires
               et fiscaux fermés aux acteurs privés.

               J’ai la conviction que, hors zones de renouvellement urbain, les
               HLM devraient être recentrés sur les ménages qui n’ont réelle-
               ment aucune capacité à se loger sur le marché. Ce principe ne
               serait pas incompatible avec l’objectif de mixité sociale, si les
               logements locatifs sociaux neufs étaient construits en unités de
               taille moyenne, disséminés dans le tissu urbain, et non concen-
               trés dans des quartiers dédiés, ni disséminés dans chaque
               immeuble (cf. infra les risques associés à la mixité « au pallier »).


                       Un système sur-administré : trop de règles,
                      trop de dépenses publiques, trop de fiscalité


               a. La sur-règlementation inefficace
               Le droit de l’urbanisme est devenu byzantin, mais il n’empêche
               pas d’avoir parfois une « France laide » et un environnement
               dégradé : des entrées de ville inesthétiques, du mitage dans l’es-
               pace non aménagé (110 000 maisons individuelles construites
               en diffus en 2016) etc. Sur le bâti proprement dit, nous avons

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