Page 55 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               des intérêts d’emprunt dite « loi TEPA » et 130 M€ pour le dis-
               positif robien. Toutefois, il faut rappeler que :

               Il s’agit de dépenses fiscales brutes : pour mesurer leur coût
               net, il faudrait en soustraire les recettes fiscales qu’elles génèrent
               – TVA à taux plein, impôt sur les sociétés (iS) et taxes foncières
               (au  contraire  de  la  production  de  logements  HLM,  en  TVA  à
               taux réduit et en exonération d’iS et de taxe sur le foncier bâti
               – TFPb) et cotisations sociales générées par les emplois dans la
               filière. Ainsi entendu, ce coût net – qui n’a jamais été calculé par
               le ministère du Budget, en tout cas jamais communiqué – est
               très probablement négatif : la dépense fiscale dans le logement
               privé crée massivement de la matière imposable non délocali-
               sable, au moment où l’on parle de plus en plus de « déterrito-
               rialisation » de la fiscalité du fait de la capacité des entreprises
               internationales  à  virtualiser  et  internationaliser  leurs  bénéfices
               pour échapper à la taxation.

               La dépense fiscale est la conséquence de l’incapacité de la
               sphère publique à créer les conditions du logement bon mar-
               ché. J’entends souvent dire qu’il faudrait désintoxiquer le sec-
               teur privé de la dépense publique. Mais la dépense publique
               n’est pas le problème. Elle est au contraire la seule solution que
               nous ayons à court terme pour pallier les effets de notre dérive
               normative. Commençons par recréer les conditions normales
               de fonctionnement du marché, par alléger et simplifier l’acte
               de bâtir : la dépense publique diminuera d’elle-même. Pour
               le même produit fiscal net, et pour le même niveau de construc-
               tion, il doit être possible d’inventer un système qui « privatise »
               davantage le secteur, donc le libère et le flexibilise. Les promo-
               teurs n’ont pas vocation à être durablement des conseillers en
               défiscalisation. ils veulent d’abord exercer leur premier et vrai
               métier : répondre aux besoins de logement des ménages.










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