Page 54 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               Dans le secteur HLM, la vocation sociale est la justification à
               l’accumulation des dépenses publiques. La loi de finances pour
               2017 recense par exemple une quinzaine de dépenses fiscales
               au  bénéfice  des  organismes  HLM , pour des montants très
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               variables, certaines très structurantes, d’autres pour des mon-
               tants très faibles, mais avec à la clé de la réglementation et du
               suivi, donc des coûts administratifs. Mais on ne s’interroge pas
               suffisamment sur la performance de ce système très aidé, ni sur
               la réalité des besoins auxquels ces aides doivent répondre. Sou-
               venons-nous que les gouvernements ont créé des mécanismes
               de redistribution, au sein du monde HLM lui-même, des res-
               sources thésaurisées par certains d’entre eux,  dits « dodus dor-
               mants », qui n’investissaient plus. Je ne souhaite jeter l’opprobre
               sur personne : chacun pense agir pour le bien de tous, et je crois
               que le trait commun du secteur du logement, HLM ou promo-
               teurs, c’est bien de vouloir apporter des réponses rapides et
               adaptées à une demande croissante. Pour autant, il faut savoir
               regarder les sujets en face, en sortant du déni : nous consacrons
               des milliards d’euros chaque année à un système qui représente
               près de 20 % du parc de logements mais qui laisse sans solution
               des millions de ménages pauvres, au sein duquel la part des
               jeunes ménages, en particulier, n’a cessé de diminuer : la part
               des chefs de ménages locataires du parc HLM de moins de 30
               ans est passée de 24 % en 1984 à 8 % en 2013. N’y a-t-il pas
               là matière à s’interroger sur la meilleure façon d’allouer les res-
               sources, et sur l’équité du système HLM ?

               Dans le secteur privé, la dépense publique est objectivement
               élevée. La loi de finances pour 2017 recense ainsi les dépenses
               fiscales suivantes : 788 M€ pour le dispositif Scellier, 785 M€
               pour le PTZ, 394 M€ pour le Scellier intermédiaire, 360 M€ pour
               les dispositifs Duflot et Pinel, 200 M€ au titre de la déductibilité


               2. Par ordre d’importance, pour les principales en 2014 : 2,1 Md€ au titre de la TVA à taux
               réduit, 1,1 Md€ au titre de l’exonération de TFPb, 1 Md€ au titre de l’iS, 200 M€ pour la
               TVA à 5,5 % sur les acquisitions de terrains, 50 M€ pour la TVA à 10 % sur le logement
               intermédiaire, 10 M€ au titre de l’exonération de taxation des PVi sur les cessions de foncier
               destinés à la construction HLM, 3 M€ au titre de l’ULS / il faudrait ajouter les 2,1 Md€ d’aides
               de taux sur les prêts sur Livret A.
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