Page 53 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               fait le choix de la sur-qualité, au détriment des prix. Les normes
               seraient acceptables en l’état, si elles étaient la contrepartie
               d’une offre de qualité qui distinguerait particulièrement le parc
               de logements en France. Or nous ne construisons pas vraiment
               mieux que nos voisins : les normes de performance thermique
               poussent à réaliser des logements plus petits et moins ouverts,
               où  l’isolation  phonique  peut  devenir  presque  oppressante  ;
               l’objectif  fixé  par  la  loi  de  rendre  100%  des  logements  neufs
               accessibles aux personnes handicapées oblige à rogner sur les
               espaces de vie et à faire, là encore, de petits logements. Ce
               débat sur la qualité renvoie à la question du prix des logements,
               qui non seulement est trop élevé en valeur absolue, mais dont la
               composition est aussi déséquilibrée : dans une opération neuve,
               la  part  du  foncier  est  excessive.  il  faut  donc  trouver  dans  les
               coûts de construction des leviers d’économie. Or ces leviers,
               la tentation est forte pour les promoteurs, outre leurs propres
               efforts de productivité, de les rechercher chez leurs prestataires
               (architectes, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, etc.) au risque
               de nuire in fine à la qualité du bâti. Pour le même prix de revient,
               je sais que nous serions capables de produire mieux que ce que
               la rente foncière nous contraint à faire aujourd’hui.


               b. L’excès de dépense publique et de fiscalité

               Les aides au secteur du logement représentent globalement
               40 Md€ par an, mais les recettes en regard s’élèvent à 64 Md€.
               Nous avons laissé cette industrie glisser vers le « tout adminis-
               tré » en subventionnant la production de logement.

               En 2014, les aides au logement représentaient 1,9 % du Pib .
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               Elles  ont  été  multipliées  par  2,5  en  trente  ans,  mais,  dans  le
               même temps, les prélèvements sur le logement ont été multi-
               pliés par 3,1. Le logement rapporte aujourd’hui 24 Md€ de plus
               à la sphère publique qu’il ne lui coûte.



               1. Cf. annexe 3 le détail des recettes fiscales et des dépenses publiques associées au loge-
               ment.
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