Page 50 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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                  (dans la limite de 30 % d’un programme) inclus dans des
                  opérations, réalisées sous leur maîtrise d’ouvrage, com-
                  portant une majorité de logements sociaux.
                  La loi Macron a pérennisé le système (initialement prévu
                  pour une durée de cinq ans) et l’a étendu à la totalité des
                  1151 communes où la taxe sur les logements vacants est
                  applicable (alors qu’il ne concernait à l’origine que les ter-
                  rains publics cédés avec une décote). Aucun chiffre public
                  n’existe sur la portée pratique de cette possibilité ouverte
                  et étendue par le législateur.



               Cette  évolution  peut  se  comprendre  :  les  organismes  HLM
               doivent  produire  plus,  mais  le  foncier  est  cher  et  les  finance-
               ments  publics  de  plus  en  plus  difficiles  à  trouver.  ils  doivent
               chercher la rentabilité là où ils le peuvent, y compris dans des
               opérations mixtes, sociales et privées, au risque d’empiéter sur
               ce qui devrait relever du seul secteur marchand. Cette question
               des relations entre maîtres d’ouvrage sociaux et privés ne se
               résume pas à une question de tracé de frontière, dans laquelle
               je chercherais à défendre un « pré carré » des promoteurs. C’est
               un vrai sujet de société, qui renvoie à la question de la vocation
               des organismes HLM, et du modèle économique qu’on lui asso-
               cie. Cette diversification et cette extension de leur activité, bien
               au-delà du cœur de leur activité qui légitime les aides publiques
               dont ils bénéficient, est une autre illustration d’un travers de la
               politique du logement et, plus généralement, de notre démo-
               cratie  : des choix structurants et politiques qui, en dépit des
               enjeux et des effets concrets qu’ils exercent sur toute la société
               – et en l’occurrence sur le contribuable – restent silencieux et
               implicites. Y a-t-il jamais eu débat, au-delà du seul univers des
               spécialistes, sur la vocation des organismes HLM, et sur leur
               place par rapport au marché ?

               Au fond, cette évolution n’est que le prolongement de l’idée
               de base du logement social en France, porteuse de nombreux

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