Page 48 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
P. 48

L’iMMObiLiEr  AU CœUr  ......................................................................................................

               Cette diversification, si elle a du sens pour les acteurs privés,
               devient problématique, en revanche, pour les organismes HLM,
               parce  qu’elle  crée  une  concurrence  public-privé  porteuse  de
               risques. Ces organismes sont certes des partenaires de plus
               en plus fréquents des promoteurs, et nous ne nous inscrivons
               pas dans une logique conflictuelle. Les promoteurs sont même
               devenus, dans certaines régions, les premiers constructeurs de
               logements sociaux, pour le compte des organismes HLM, aux-
               quels ils vendent une partie de leur production sous le régime
               de la VEFA.



                                     la VeFa hlm


                 Certains  organismes  HLM  peuvent  peiner  à  développer
                 une offre de logements sociaux en quantité suffisante, là
                 où sont les besoins et dans des délais réduits, soit parce
                 qu’ils  ne  disposent  pas  du  foncier  nécessaire,  soit  parce
                 que leur maîtrise d’ouvrage n’y suffit pas.
                 La loi les autorise à acheter une partie de leur production aux
                 promoteurs, sous le régime dit de la « VEFA HLM » : d’après
                 la Cour des comptes, elle représentait 44,3 % des logements
                 locatifs sociaux neufs en 2015, contre 6,2 % en 2005 . En Île
                                                               1
                 de France, où le phénomène est particulièrement marqué,
                 la  part,  dans  l’offre  nouvelle  de  logements  sociaux,  des
                 logements construits par les organismes HLM eux-mêmes
                 est passée de 54 % en 2010 à 34 % en 2015, tandis que la
                 VEFA (achat de logements neufs) passait de 22 % à 39 % sur
                 la même période, et les acquisitions-réhabilitations (achat
                 de logements anciens, qui ne deviennent réellement des
                 logements sociaux qu’au départ des locataires en place
                 lorsqu’ils  dépassent  les  plafonds  de  ressources)  restaient
                 stables  autour  de  25  %.  En  d’autres  termes,  la  maîtrise


               1. « Le logement social face au défi de l’accès des publics modestes et défavorisés », rap-
               port public thématique, février 2017.

          48
   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53