Page 94 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
P. 94

L’iMMObiLiEr  AU CœUr  ......................................................................................................

               Toutes ces tendances invitent à quatre mots d’ordre, pour la
               construction de demain : beau, innovant, évolutif, tout en res-
               tant bon marché. Toute la politique du logement devrait viser
               à répondre à ces quatre impératifs. Mais qui en a conscience ?

               Mais il ne suffit pas de dire quel type de logement nous devons
               construire. il faut aussi réfléchir à ceux pour qui nous construi-
               sons, entendus individuellement, et, plus encore, à la vie collec-
               tive qui peut s’y épanouir. Quelle collectivité fabriquons-nous en
               construisant les logements actuels ?


                        Quelle mixité sociale souhaitons-nous ?

               a. Un débat difficile au cœur de la loi SRU
               La question de la mixité sociale et des équilibres de peuplement
               domine aujourd’hui la réflexion sur la politique du logement. Elle
               repose sur le constat d’une forme de ségrégation géographique
               et de spécialisation de l’habitat. Cette tendance des ménages
               à se regrouper au mieux par niveau de revenu, au pire par com-
               munauté,  fragiliserait  notre  société  au  point  qu’il  faudrait  la
               combattre en rééquilibrant le peuplement des villes, pour éviter
               la constitution de poches de pauvreté ou de ghettos de fait, et
               inversement ralentir la gentryfication des centres-villes.

               C’est une question complexe, avec des implications politiques,
               sociologiques, économiques que je n’ai pas la prétention de
               maîtriser.  Je  crois  d’ailleurs  qu’elle  se  pose  très  différemment
               selon les territoires, et je connais nombre de villes moyennes
               de province où le problème réside moins dans l’existence de
               grands ensembles en périphérie que dans la paupérisation et le
               déclin des centres-villes, qui appelleraient des programmes de
               rénovation plutôt que de la construction neuve de logements
               sociaux.
               Quoi qu’il en soit, en tant que promoteur, j’observe que depuis
               le début des années 2000, mon métier est dominé par cette
               question de la mixité sociale et par sa conséquence légale : les

          94
   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99