Page 59 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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budgétaire, elles devront reconsidérer leurs méthodes et sim-
plifier le droit qu’elles définissent. Je fonde de grands espoirs
sur ces deux mouvements de concentration et de simplifica-
tion. C’est à ce prix que des politiques du logement réellement
territorialisées pourront émerger, mises en cohérence par des
orientations nationales, plutôt qu’une politique du logement
nationale qui vient (mal) se greffer sur des réalités locales, réali-
tés auxquelles elle ne peut pas suffisamment s’adapter, faute de
souplesse.
Corrélativement, je pense que les prochaines années seront
marquées par la fin du modèle économique historique du
logement social : les exonérations de taxes foncières et les sub-
ventions locales sont appelées à disparaître, les subventions
de l’État également. Il faut donc aider les organismes HLM à
inventer un nouveau modèle, qui ne pourra pas durablement
consister à investir le champ concurrentiel pour y trouver de la
rentabilité. Il passe probablement, comme pour n’importe quel
propriétaire immobilier, par de l’arbitrage (donc par des ventes
du patrimoine aux locataires). il supposera également davan-
tage de performance économique, donc un recours croissant à
la VEFA, qui permet aux organismes HLM d’acheter moins cher
aux promoteurs les logements neufs que s’ils les produisaient
eux-mêmes. Mais soyons vigilants : plus la VEFA se développera,
plus bailleurs sociaux et promoteurs deviendront dépendants
les uns des autres. il faudra donc reconsidérer leurs relations de
travail. Et, in fine, les pouvoirs publics n’échapperont pas à la
nécessité de financer à hauteur des besoins le logement très
social, y compris par des subventions budgétaires.
La persistance d’un haut niveau d’épargne : si l’argent public
s’est raréfié, il n’en va pas de même pour l’épargne privée, qui
reste très abondante. Elle cherchera des supports suffisamment
liquides, rentables et modérément exposés aux retournements
de cycles : autant de caractéristiques auxquelles le logement
répond assez bien en France. Plus l’épargne privée s’investira
dans le logement, moins les finances publiques seront mises
à contribution.
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