Page 62 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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dESSERROnS lES CARCAnS, à tOuS lES éChElOnS



                                  Au niveau national


               Refaire du logement un sujet majeur de société et de débat
               politique.  Le paradoxe du logement, c’est qu’il est inaudible
               dans le débat politique national, mais obsédant dans les débats
               locaux : combien de maires battus parce que les électeurs n’ai-
               ment pas les chantiers ? Combien de maires élus en promet-
               tant l’arrêt des projets en cours, la suspension des permis, leur
               remise à plat avec les promoteurs ? Or il est nécessaire de refor-
               muler les questions fondamentales au niveau qu’il convient. Je
               m’explique :  au-delà  des  mesures  techniques  ou  fiscales  (aux-
               quelles se réduit souvent le débat sur le logement), il faut savoir
               à quelle mixité sociale on aspire, et où. Quel confort dans nos
               logements, pour quel prix ? Quel paysage, pour quel cadre de
               vie ? Les professionnels du logement se sont beaucoup déme-
               nés de concert (en vain jusqu’à présent), pour faire en sorte que
               le logement trouve sa place dans le débat public national. On ne
               compte plus les tables rondes, les livres blancs, les manifestes
               sur le sujet. J’ose espérer que le futur gouvernement saura s’em-
               parer des outils que crée la révolution numérique pour lancer un
               débat national, pour qu’enfin nous sortions de l’entre-soi des
               experts, en reposant aux Français les questions essentielles sur
               leur cadre de vie et celui de leurs enfants.

               Supprimer le ministère du Logement. Je n’entends pas par là
               supprimer toute responsabilité ministérielle sur le sujet, naturel-
               lement, mais traduire dans  l’organigramme du gouvernement
               deux réalités que j’observe sur le terrain :

               Les promoteurs fabriquent moins du logement que de la ville,
               car leur production est totalement intégrée dans des réseaux
               (transport de marchandises et de personnes, d’énergie, d’eau,
               de données, etc.) avec lesquels ils « font système ». Or ces inter-
               faces, pourtant créatrices de valeur, sont aujourd’hui mal traitées
               par des ministères concurrents. Nous avons besoin d’une vision

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