Page 81 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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réelles, les sommes correspondantes pourraient être utilement
fléchées vers l’immobilier. Car l’épargne dans le bâti est ver-
tueuse à plusieurs titres : investie sur le territoire national, créa-
trice de valeur pour les ménages comme pour les entreprises,
garante d’une activité productive soutenue, préparatoire à la
baisse des revenus à l’âge de la retraite etc.
Action Logement, dont les services bénéficient à plus de 15 mil-
lions de salariés dans 200 000 entreprises doit sortir du champ
concurrentiel et céder ses filiales de gestion de biens, de promo-
tion ou d’aménagement, au profit d’une intervention sur les seg-
ments du marché du logement qui concernent directement les
salariés : non seulement le logement social, mais aussi le loge-
ment intermédiaire, en locatif ou en accession. À long terme, il
n’y a aucune raison objective pour que la PEEC (participation
des employeurs à l’effort de construction, ou « 1 % logement »)
soit la seule source de financement du renouvellement urbain,
comme c’est le cas depuis plusieurs années pour compenser le
désengagement de l’État. En revanche, Action logement devrait
financer davantage de locatif intermédiaire, à travers des fon-
cières privées à créer.
L’État doit produire du droit « qualitatif » et les élus locaux en
faire une application adaptée au territoire, mais lisible, prévisible
et contrôlée (cf. supra les propositions en matière de simplifica-
tion).
Pour étendre le champ d’action du secteur privé dans la poli-
tique du logement, il faut aussi le mettre en situation d’adapter
son offre, en qualité comme en quantité. Les promoteurs sou-
haitent à ce titre la mise en œuvre du Livre bleu du MEDEF, qui
contribuera au développement d’une industrie immobilière plus
efficace, mais ils appellent également l’attention sur les particu-
larités de leur secteur, notamment le financement bancaire que
l’application des règles prudentielles dites de « bâle iV » pour-
rait inutilement gêner ou resserrer.
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