Page 80 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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                 il loue un petit nombre de logements, faute de solvabilité
                 et du fait du plafonnement des niches.

                 Le bailleur privé professionnel tel qu’il pourrait se présen-
                 ter demain pourrait aussi être une personne morale, dans
                 laquelle l’investisseur pourrait être rémunéré en tant que
                 salarié et/ou en tant qu’actionnaire, avec une capacité
                 d’endettement  déplafonnée  grâce  à  la  mobilisation  de
                 fonds  propres,  assujettie  à  l’impôt  sur  les  sociétés,  avec
                 une  comptabilité  d’entreprise  (amortissement,  provisions
                 etc.).
                 L’objectif de ce statut de « bailleur professionnel » serait
                 de passer, pour l’investissement immobilier, d’un place-
                 ment à un métier. Ainsi entendu, le statut serait optionnel,
                 s’appliquerait à tout objet immobilier (résidentiel, bureau,
                 etc.), neuf (ou réhabilité) comme ancien. il ne serait condi-
                 tionné par aucun seuil (de chiffre d’affaires, de nombre de
                 logements  etc.),  mais  les  contraintes  associées  à  l’exis-
                 tence d’une personne morale seraient probablement suffi-
                 samment dissuasives pour que le statut n’intéresse que les
                 investisseurs qui voudraient changer d’échelle.


               L’objectif de ce statut du « bailleur professionnel » serait de per-
               mettre à ceux qui le souhaitent de constituer des sociétés spé-
               cifiquement dédiées à la gestion d’un patrimoine locatif, pour
               dépasser les contraintes de l’investissement individuel : aide
               centrée sur l’impôt sur le revenu et plafonnée ; absence d’amor-
               tissement ; capacité d’endettement limitée etc. Cette proposi-
               tion  se  distingue  de  l’idée  de  « statut  du  bailleur  privé »,  qui
               envisage le sujet sous l’angle d’un statut fiscal (permettre aux
               particuliers d’amortir leurs biens) plus que juridique (structurer
               une nouvelle profession).

               Plus généralement, il me semble important que l’État considère
               les évolutions de fond en matière d’épargne. Les perspectives
               de décollecte ou de désinvestissement de l’assurance-vie étant

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