Page 79 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               du logement par la dépense publique vers un financement
               par l’épargne privée. Le gouvernement s’y est employé récem-
               ment, à travers le développement du logement intermédiaire,
               dans lequel il a cherché à faire revenir les investisseurs institu-
               tionnels, mais les résultats restent timides. Ce sont d’abord des
               organismes HLM qui ont investi ce marché du logement inter-
               médiaire, faute de foncières privées. Sans ces foncières privées
               actives  dans  le  résidentiel,  le  marché  locatif  restera  atomisé
               entre  une  multitude  de  petits  propriétaires  bailleurs  (plus  de
               2 millions aujourd’hui, dont les deux tiers ne possèdent qu’un
               seul logement), et l’État aura toujours la tentation de s’appuyer
               sur les organismes HLM – les seules foncières résidentielles qui
               subsistent – pour développer un nouveau marché (par exemple
               le logement intermédiaire), pour accompagner les progrès tech-
               niques (telle l’expérimentation de la rénovation thermique) ou
               pour innover sur le plan réglementaire, par exemple à travers le
               « permis de faire », qui autorise des maîtres d’ouvrage – publics
               uniquement  –  à  écarter  l’application  de  certaines  normes  au
               profit de mesures plus simples si elles permettent d’atteindre le
               même résultat.

               Il faut enfin pallier les inconvénients qui résultent de la très
               forte atomisation de la propriété et de la gestion locative, en
               permettant aux propriétaires-bailleurs qui le souhaitent de
               se professionnaliser davantage. C’est le sens de la proposition
               de la FPi d’une professionnalisation croissante des investisseurs
               individuels à travers le statut du bailleur professionnel.

                 Proposition : le bailleur privé, tel qu’il se présente le plus
                 souvent aujourd’hui, est un individuel, qui se rémunère sur
                 les loyers, avec une capacité d’endettement plafonnée par
                 la solvabilité du ménage, assujetti à l’impôt sur le revenu
                 sous ses différents régimes et à la taxation des plus-values
                 immobilières. il est soutenu, pour le neuf et la réhabilitation
                 principalement, par une réduction d’impôt sur le revenu, et


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