Page 103 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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entreprises assujetties à l’iS, ce dispositif a très rapidement été
étendu aux organismes HLM. ils ont même été autorisés à créer
des filiales spécifiquement dédiées au marché du locatif inter-
médiaire, à condition qu’il ne représente pas plus de 10 % du
parc des « maisons mères » HLM. Aujourd’hui, c’est d’ailleurs la
er
SNI – 1 bailleur social français – qui domine ce marché, à travers
la gestion de plusieurs fonds dédiés (dont le Fonds Logement
intermédiaire (FLi) qui rassemble 17 acteurs majeurs de l’assu-
rance-vie, de l’assurance, de l’épargne retraite, de l’épargne
salariale, de la prévoyance et du secteur mutualiste). Ce rôle
des organismes HLM dans le logement intermédiaire soulève
un problème de principe : est-ce bien à des acteurs publics ou
parapublics d’intervenir sur ce marché ? La réponse réside certai-
nement dans l’absence ou la quasi-absence d’alternative privée.
Une fois encore, nous butons sur ce grand défi de la politique du
logement : le besoin de grandes foncières privées, gestionnaires
efficaces de parcs résidentiels à grande échelle.
d. Sur la loi SRU, remettons les choses à l’endroit
J’ai la conviction qu’il faut continuer à produire du logement
social pour répondre aux besoins de ceux qui ne peuvent pas
trouver à se loger sur le marché dans de bonnes conditions (de
qualité du logement, de taux d’effort, de localisation etc.). En
outre, le parc HLM a besoin de vivre et d’évoluer : des logements
HLM seront vendus, d’autres détruits, des besoins apparaîtront
dans des zones dynamiques sur le plan démographique etc.
J’ai également la conviction que la construction de logements
sociaux continuera longtemps de passer par des mécanismes
de quotas, car, dans un pays malthusien comme le nôtre, nous
restons incapables, malgré le gigantesque coût économique et
social des ghettos hérités de trente ans d’urbanisme mal pensé
et de paupérisation, d’équilibrer naturellement la répartition
géographique de l’offre de logements sociaux. Je ne sais pas
dire s’il en faut 20, ou 25 ou 15 %, ni si les seuils démogra-
phiques de la loi SrU sont les bons, ni s’il faut y inclure l’acces-
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