Page 104 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               sion sociale. À chacun son métier. Je laisse aux élus le soin d’en
               décider. Pour autant, si je suis résignée à l’existence des quotas,
               je crois que nous nous y prenons mal dans leur mise en œuvre.

               Il faut arrêter de penser la mixité sociale à l’échelle de l’im-
               meuble. Certes l’entre-soi est mortifère, pour autant le volonta-
               risme à toute force pour imposer une cohabitation au quotidien
               est tout aussi explosive. J’ai essayé de montrer les effets per-
               vers, sur le plan économique, de cette mixité au programme :
               péréquation forcée au détriment des acquéreurs, extension du
               domaine d’intervention des HLM, obligation pour les promo-
               teurs de céder des logements à des prix administrés et artificiel-
               lement bas etc.
               Je propose donc de supprimer là où elles existent les obliga-
               tions de mixité dans chaque programme neuf. Nous reviendrions
               ainsi à l’esprit originel de la loi SrU, qui pensait les équilibres à
               l’échelle des communes.


                 Proposition : maintenir des quotas SRU à l’échelle
                 des territoires mais les supprimer à l’échelle des pro-
                 grammes.


               Cela ne signifie pas qu’on ne ferait plus de programmes mixtes
               privé-social, mais qu’on ne les ferait plus sur la base d’une obli-
               gation légale, ce qui changerait tout dans la façon d’aborder les
               projets. Ils seraient négociés et non plus imposés, et des acteurs
               qui négocient doivent prendre en considération les intérêts et
               les contraintes de leurs partenaires. Les promoteurs seraient
               mieux à même, dans cette discussion, de faire valoir les argu-
               ments pragmatiques nés de leur connaissance des publics et
               de leur expérience des copropriétés, et de sortir du déni des
               difficultés concrètes que crée aujourd’hui la mixité « à marche
               forcée » en diffus dans les programmes neufs. il appartiendra
               aux promoteurs, aux élus et aux bailleurs sociaux, de déterminer
               dans ce cas, et de façon pragmatique, le bon dosage, la bonne
               configuration des lieux et des accès, le bon niveau de service

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