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BOUCHERIE - CHARCUTERIE
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En mal de recrutement, les bouchers
veulent susciter des vocations
Le secteur recrute mais le métier peine à attirer malgré une rémunération
attractive. Les professionnels de la boucherie cherchent donc à se réinventer,
notamment avec une formation en réalité virtuelle qui permet de dépasser les
a priori.
Réalité virtuelle, formations qualifiantes pour débutants et même pour les boulangers ou les plombiers. Un phénomène
étrangers : confrontée à une crise des vocations, la boucherie de perte d’attractivité sans doute amplifié par les crises de la
française innove pour séduire de nouveaux profils de salariés. vache folle en 1996 puis 2001 et l’évolution plus récente des
Afin d’éviter un ‘turn-over’de personnes qui restent deux mois modes de consommation, et les attaques sur la consommation
et qui repartent, il faut donner envie de rester et c’est en cela de produits carnés initiées par les mouvements vegan et
que le secteur doit changer s’il veut recruter. antispécistes. Le passage de témoin semble heureusement
plus facile dans la boucherie artisanale où la profession
Une innovation sans précédent dans le secteur de la donne le sentiment d’appartenir à une grande famille. De plus
boucherie : la réalité virtuelle. en plus de retours de fils de patron qui reprennent la succession
Former des bouchers dans un bureau avec un casque connecté du père. Des bouchers sur une, deux, trois générations. Néan-
à deux manettes est inédit pour ce secteur. (Ces applications moins une baisse régulière des demandes de formation est
existant déjà dans le secteur de la santé et le BTP). Le futur constatée depuis ces deux dernières années. La profession
boucher apprend les gestes du métier en travaillant sur des a du mal à dépasser cette image du boucher avec le tablier
pièces de viande modélisées en 3D, et à dépasser les a priori plein de sang.
qu’il peut avoir sur la profession, parce que la viande n’a pas
forcément de bonne image. La France compte près de 18 000
artisans bouchers-charcutiers, selon la Confédération française
de la boucherie, charcuterie, traiteurs (CFBCT), et 4 500 bouchers
travaillent dans la prestation industrielle.
Un choix de vie
Le secteur recrute mais le métier peine à attirer. Dans l’industrie
« devenir boucher est un choix de vie », notamment à cause
du travail posté qui demande une bonne hygiène de vie. L’une
des explications à la difficulté de recruter est peut-être à
rechercher dans la politique historique d’éducation de la
France. Celle-ci a privilégié la réussite au bac général au
détriment de filières professionnelles. Le problème est le
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