Page 47 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               compétences et des savoir-faire : aménageurs et géomètres pour
               le foncier ; banquiers et assureurs pour le montage ; architectes
               et bureaux d’étude pour la conception et la maîtrise d’œuvre ;
               entreprises du bTP pour la construction ; notaires pour les actes
               authentiques etc. Or nous peinons collectivement à organiser
               des passerelles entre nous. Nous fonctionnons en groupes de
               pression en perdant de vue qu’in fine, les oppositions entre nos
               différents  métiers  peuvent  détruire  de  la  valeur,  au  détriment
               des propriétaires, des investisseurs et des occupants.

               Le manque d’innovation : le recours à l’innovation est inégal
               selon les acteurs et les types de projets, soumis à la contrainte
               de construire vite et beaucoup. Or, pour produire de la qua-
               lité à coût maîtrisé, nous avons besoin d’une diffusion rapide du
               progrès technique, notamment pour tirer profit de la révolution
               numérique. De la même façon, il nous faut innover dans notre
               analyse des marchés et dans notre veille marketing pour capter
               les évolutions d’une société en mutation permanente (mobilité,
               colocation, décohabitation etc.). Nous devons innover dans nos
               produits  pour  nous  adapter  à  l’évolution  des  attentes  de  nos
               clients. Aujourd’hui, la politique du logement passe d’abord par
               des textes et de la réglementation. Il nous manque la boussole,
               une vigie, un observatoire des pratiques, des statistiques, une
               compréhension des transformations à l’œuvre dans le fonction-
               nement de la ville et des marchés. Deux seules réponses sont
               possibles : une politique du logement plus proche des terri-
               toires ; une meilleure écoute des professionnels.
               La confusion croissante dans le rôle des acteurs : dans le sec-
               teur privé, il est normal, et même souvent souhaitable, de cher-
               cher à se développer par de l’intégration « horizontale » (une
               entreprise de promotion en rachète une autre) ou « verticale »
               (une entreprise de promotion crée une filiale d’aménagement,
               en  amont,  ou  d’administration  de  biens,  en  aval).  Dans  une
               logique  de  chaîne  de  valeur,  chacun  cherche  logiquement  à
               intervenir là où sa compétence lui permet de créer ou de capter
               cette valeur.



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