Page 46 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
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               locaux), mais aussi de plus contestables (choisir leurs électeurs).
               Un  exemple :  nous  voyons  apparaître  dans  certaines  chartes,
               et sans que les préfets ne le contestent au titre du contrôle de
               légalité, des obligations de commercialisation prioritaire auprès
               des habitants de la commune, tout à fait illégales et en infraction
               avec le droit communautaire.

               La  fracture  territoriale.  Nous  sommes  confrontés  à  un  para-
               doxe ; la politique du logement est de plus en plus territoriali-
               sée, pour s’adapter à la réalité locale, mais elle reste dépourvue
               d’un discours politique cohérent face aux réalités de l’espace
               périurbain et rural, désormais marqué par le dépérissement des
               centres bourgs, la dégradation du patrimoine ancien, la préca-
               rité énergétique des ménages modestes ou le développement
               mal maîtrisé du pavillonnaire. L’État a choisi, et c’était néces-
               saire, de recentrer ses aides à l’investissement locatif ou à l’ac-
               cession sur les zones tendues (en secteur rural, la construction
               neuve aggrave mécaniquement la vacance dans le parc ancien).
               Mais il n’a pas su concevoir de politique alternative pour les
               zones détendues. Au contraire, l’outil essentiel de cohésion que
               constitue l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), qui subven-
               tionne des travaux dans le parc ancien et qui permet d’y déve-
               lopper une offre locative de qualité et bon marché, a vu son
               financement précarisé, l’État recourant à des artifices comme les
               certificats d’économie d’énergie ou la vente aux enchères des
               quotas  carbone  pour  pallier  l’insuffisance  de  ses  subventions.
               Le logement est  pourtant déterminant pour l’attractivité et la
               dynamisation de ces territoires périphériques, mais la réflexion
               prospective fait défaut sur le sujet.



               c. Au niveau des professionnels

               Nous-mêmes devons reconnaître  nos propres  travers, car, si
               nous faisons évidemment partie de la solution, nous faisons éga-
               lement partie du problème.

               Le manque de passerelles entre professionnels : l’acte de bâtir
               est  interprofessionnel  par  essence,  parce  qu’il  juxtapose  des

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