Page 90 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
P. 90
OSOnS AffROntER dEux débAtS dE fOnd
pOuR AvAnCER
Quels logements voulons-nous, et pour qui ?
J’ai la conviction que nous nous trompons dans notre concep-
tion actuelle de l’objet « logement » : nous imposons collective-
ment une vision du logement à des ménages qui n’ont pas la
même, pour répondre à des besoins qui ne sont pas les leurs.
Quelle est la réalité des ménages aujourd’hui, et quelle sera-t-
elle demain ? Je vois au moins cinq transformations à l’œuvre
dans notre société, qui doivent nous conduire à adapter notre
offre à nos publics, plutôt que l’inverse.
Des ménages fragiles : un couple sur trois divorce en France ;
un sur deux en Île de France. Un ménage qui se sépare doit
pouvoir revendre rapidement son logement, sans coûts de tran-
saction excessifs ; il doit pouvoir trouver une solution locative
bon marché à court terme, adaptée aux besoins nés de l’accueil
ponctuel des enfants par chacun des parents ; il doit pouvoir
expérimenter de nouveaux usages, comme par exemple la colo-
cation adaptée à un public adulte. Les familles sont plus fragiles
qu’autrefois, le secteur du logement doit donc leur offrir des
réponses nouvelles.
Des ménages mobiles : ils le sont à l’échelle d’une vie, du fait
des évolutions du marché du travail ; ils le sont aussi à l’échelle
d’une journée, parce que beaucoup sont des « commuters »
du fait de la métropolisation, d’où la nécessité de combiner la
construction de logements avec les réseaux de transport. Cer-
tains promoteurs, par exemple, se sont donné comme principe
stratégique de ne construire de logements que dans un rayon
de 500 m autour d’une station de transport en commun.
Des ménages de plus petite taille (célibat, monoparenta-
lité, vieillissement) : les promoteurs savent que les élus locaux
réclament la construction de grands logements familiaux. Cette
90

