Page 43 - L'immobilier au cœur - Alexandra François-Cuxac
P. 43

....................................................................................................... L’iMMObiLiEr  AU CœUr

               Notre objectif est le pragmatisme, qui est le contraire de ces
               idéologies affectant la question du logement. il repose sur de
               simples mesures de bon sens qui pourraient être mises en œuvre
               si les professionnels étaient plus écoutés et les effets mieux anti-
               cipés. La question du paiement de la taxe d’aménagement aux
               collectivités locales en est l’illustration. Substantielle, puisqu’elle
               peut atteindre 7,5 % d’une valeur au m  établie forfaitairement
                                                   2
               (8,5 % en Île de France), elle est payée en deux échéances après
               l’obtention du permis de construire et constitue une ponction
               non-négligeable sur la trésorerie des opérateurs, alors que les
               recettes de la VEFA suivent le rythme légal des versements des
               acquéreurs. Il s’agit donc d’une taxe assise sur un bien virtuel
               lorsqu’elle est payée. Or il arrive régulièrement que des opéra-
               tions doivent être abandonnées avant l’ouverture des travaux.
               Dans ce cas, la taxe versée doit être remboursée par les collecti-
               vités bénéficiaires (la commune et le département, et la région
               en Île de France), au risque de soulever pour elles des difficultés
               budgétaires. il suffirait de décaler l’exigibilité de la taxe d’amé-
               nagement au lancement des travaux, solution simplissime que la
               FPI demande depuis longtemps, en vain.

               La réflexion « en silos » : nous avons une vision trop segmen-
               tée des enjeux. La politique du logement, c’est aussi (et sans
               doute  d’abord)  une  composante  de  la  politique  des  revenus,
               de l’épargne, de la famille etc. Un ménage qui investit dans le
               dispositif Pinel n’est pas seulement l’acheteur d’un logement,
               c’est  aussi  un  épargnant,  des  futurs  retraités,  une  famille  qui
               veut loger ses enfants étudiants etc. Or nous peinons à organi-
               ser l’articulation entre ces politiques, et les promoteurs doivent
               in fine gérer les contradictions que les pouvoirs publics n’ont
               pas pu (ou pas voulu) résoudre. Contradictions entre l’inflation
               des normes et le logement abordable ; entre l’accélération de la
               construction et la demande de protection (protection des rive-
               rains à travers la concertation, protection des consommateurs
               à travers la médiation ou la réglementation de la publicité) ; ou
               entre la volonté de mixité dans le logement et l’insuffisance des
               financements associés.



                                                                          43
   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48